Qui est Godon ?
Je ne sais pourquoi mais dès que j’ai rencontré Alain Godon, j’ai pensé au Petit Prince et à cette phrase du Renard «Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux». Etonnant non ! D’autant que j’aurais dû utiliser cette métaphore pour une œuvre abstraite, complexe, « codée »… La peinture d’Alain nous semble pourtant évidente de prime abord, naïve, accessible et conçue pour le plus grand nombre… Et c’est bien ainsi ! Mais il y a quelque chose caché derrière.
Si je vous dis que sa peinture est une peinture de combat, vous allez rire et pourtant c’est mon credo… C’est le combat de Peter Pan, de ceux qui refusent le cynisme de notre monde, de ceux qui érigent Prévert comme un étendard : « Il faut essayer d’être heureux ne serait-ce que pour montrer l’exemple ». Ah, ça vous paraît simple ? Alors ouvrez les yeux et regardez le monde tel qu’il est, ce monde de consommation que l’on nous propose au travers d’une lentille déformante, déformante de l’image et déformante d’un spectateur passif ; ce monde qui ne s’intéresse plus à la beauté simple du temps qui passe parce que le temps, c’est de l’argent et que chez nous Monsieur, on ne laisse pas passer l’argent. Ah, çà vous paraît simple ?
Alors allez trouver en vous cet enfant que vous avez bâillonné et qui se débat pour exister… Il vous dira l’amour qu’il cherche encore, celui qu’il n’a pas su donner… Il vous parlera de cette fée clochette qui dort, dans le froid, sur le bord de la fenêtre et que vous refusez d’entendre par peur qu’en ouvrant les volets, vous laissiez passer le capitaine Crochet. Alors ouvrez, n’ayez plus peur, écoutez cette voix, osez un monde en couleur ! Ca y est ? Vous y êtes ? Vous percevez les couleurs ? Vous sentez le mouvement ? Alors bienvenue au pays d’Alain Godon, c’est un endroit rare, précieux, réservé aux initiés qui parlent le langage du cœur, à ceux qui ont tombé les armures, les prétentions et qui n’ont plus peur de parler d’amour, qui n’ont plus peur d’être aimés.
Au détour de ses œuvres vous rencontrerez peut être Alain… Vous le reconnaitrez bien sûr : il s’est déguisé en d’Artagnan pour mener de nouveaux combats et il vibre encore plus fort que son monde. Dites lui que mes galeries sont ses ambassades et que je l’attends pour partir vers de nouvelles aventures.
Jean Pierre CORBEL